samedi 9 février 2013

Une urgence périlleuse

Les marins connaissent bien les vents contraires. Phénomènes pas très réjouissants. Nous avons parfois à lutter nous aussi contre vents et marées, mais quand c'est la dent qui se barre et qui nous contrarie.. cela peut prendre de ses proportions...assez cotons...

Un peu douillette de caractère, je suis du genre à envisager toujours la plus lointaine solution, celle qui me fera le moins mal possible et celle qui me fait toujours remettre aux calendes grecques mes rendez-vous, surtout chez le dentiste !. Mais c'est toujours sans compter sur l'ironie des jours et la contrariété des gencives :) des jours où les plombs vous pêtent à la figure...

J'avais depuis longtemps une petite carie dans une molaire. Celle-ci n'étant pas douloureuse, je naviguais, heureuse, sur mes petits jours... Et puis par une belle nuit de printemps, la molaire décida de n'en faire qu'à sa tête, elle prit sa trompette la plus puissante, me réveilla en fanfare... Ciel, j'avais soudain un visage de pastèque devant le miroir...

Mon dentiste n'étant pas un atzèque (cela est écrit juste pour la rime), je me précipitais chez lui. Ne pouvant plus tenir, j'ai dû passer entre ses bras des moments pas très confortables. Pour celles et ceux qui pensent encore que l'on peut tomber en pamoison devant un artiste de la dentition, il faudra peut être revenir plus tard... Une fois encerclée dans son fauteuil, je m'attendais à vivre  - par ma faute, des heures assez peureuses, et à chaque fois qu'il prenait un instrument, mes yeux faisaient la toupie, le grand écart ...

"Vous avez une belle carie, il va falloir être forte, je vais devoir vous faire une piqûre.." Prisonnière, ne pouvant plus reculer, je maudissais à la fois mon insouciance et son travail  précis, sans paroles, entre fraises et seringues.. Le pire, dans cette situation, c'est de ne pouvoir "piper mot", de devenir soudain "muette temporaire". Ces dentistes ont bon dos, à toujours avoir le dernier mot...

J'étais donc là, à me faire charcuter la panoplie et à me torturer l'esprit... Quand soudain, tout heureux, complètement ravi, je l'entends me dire "c'est fini". J'avais encore la face toute figée, on aurait dit le musée Grévin, désenchanté...

Tant et si bien qu'en sortant de chez lui, encore prisonnière de mes pensées, de mon esprit, et de mes anciennes dents de lait, j'en ai complètement oublié.. ses escaliers... Je ne sais plus trop ce qui s'est passé, j'ai loupé une marche, puis deux , puis plusieurs. Une dégringolade à toute vitesse, la tête en arrière, les pieds n'importe comment...

J'en ai pleuré ! Cela fait plus de vingt ans... Aujourd'hui, avec le temps qui a passé, cela peut me faire un peu sourire, mais cette chute mémorable a entraîné une fracture de la malléole, et par la suite plusieurs entorses. Tout ça à cause d'une dent !

Moralité : on pourrait penser que les dents donnent parfois du fil à retordre... aux jambes
 
 

1 commentaire:

  1. Ouhlala! Je voudrais bien en rire (jaune) si cela ne me rappellait pas autant la même trouille du dentiste que la tienne, et si ...la chute (pardonne moi le jeu de mots) de l'histoire n'était pas partie en vrille!!!!LOL
    Bisous

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